LE RAP, LE CRIME ET SON INDUSTRIE

Article Le Hip-Hop vue par Frédérick Oswald

LE RAP, LE CRIME ET SON INDUSTRIE

LE RAP, LE CRIME ET SON INDUSTRIE

 

Au cours des années, le hip-hop propage sa culture en donnant naissance à divers styles, comme la musique rap «rhythm and poetry». Certaines icônes influencent le début d’une ère trap, comme Triple Six Mafia, UGK, Swisha House, Jeezie et Gucci Mane, deviennent des personnalités idolâtrées par leurs auditeurs et visionneurs. Le trap issu du dirty south s’établit de plus en plus à travers la planète et cumule les apparitions au grand écran pour les trames sonores de films. Souvent reliée aux gangs et aux milieux criminels, cette musique, qui est la plus consommée dans le monde, bascule dans le traphouse avec des billets verts, bruns, violets, qui virevoltent aux coups des hélices des ventilateurs dans des suites dorées ornées de bijoux et de diamants. Les artistes se pavanent tel des pachas sur leur trône de fer. N’oublions pas non plus le fameux Hennessy à la main lors du tournage.

 

 

Allons hors-frontière, aux États-Unis, le centre de gravité de cette culture, le berceau du hip-hop, est Atlanta City. Le chanteur Metro Boomin y fait actuellement fureur pour ses productions uniques et son style proprement désigné.. Notons aussi que Sonny Digital, Mike Will Made, Zaytoven et plusieurs autres cuisinent leurs sons dans un studio pour permettre aux figures les plus influentes du monde du hip-hop de propager leurs messages à travers une musique où les hits sont nombreux. Dans les cours d’école, les jeunes murmurent ces paroles avec souvent peu de conscience du message véhiculé.

 

 

Retournons vers Montréal qui est marquée, par des Mc comme Rymz, Souldia, Manu Militari, Koriass, Loud Lary Ajust, Yes Mccan, et une variété d’autres artistes fort talentueux fournis par des producteurs comme Maxime Gabriel (Farfadet), Gary Wide, Ruffsound, Dj Shash’u, Hotbox et Vince Carter. Mais l’industrie fait face à de nouvelles statistiques, Enima, Lost, MB, Izzy-s et White-B. Ceux-ci cumulent les views, les likes et le support de divers milieux et communautés partageant leurs vidéoclips chargés à bloc.

 

Source : DA MAIN SOURCE

Un phénomène social?

Une influence vers un milieu de plus en plus endurci?

On entend souvent que certains rappeurs font face (ou ont déjà fait face) à des chefs d’accusation à travers les médias populaires et sur facebook. En France, Sofiane canarde l’actualité Française. Un gros marché où les revenues pleuvent pour Booba (présentement l’un des plus gros producteur dans le rap game francophone). L’industrie forme une richesse. Le support voyage de ville en ville. L’industrie prend une place de plus en plus imposante, notamment à travers les artistes russes, allemands et japonais qui se récoltent quelque centaines de millier de visionnements et souvent même plusieurs millions sur la plateforme Youtube comme KOHH originaire de Tokyo. Dans les villes industrialisées, le hip-hop submerge la culture musicale. Le trap résonne dans les voitures. La BMW sur ma droite à la lumière me chante son couplet. Je chante avec lui en riant et je ferme la fenêtre pour mettre du Snoop Dogg ou du NWA. Les hi-hats énervent les vieux messieurs qui klaxonnent.

Je me suis remis à penser à D-O Double G surfant sur le snare, ce qui m’a amené à penser à un point négatif. Le hip-hop a souvent été entaché par la violence, lorsque l’on regarde le portrait qui y est fait dans les grands médias. Les rappeurs les plus populaires, en termes de chiffres, représentent souvent un gang ou un milieu criminel. Ces derniers sont beaucoup plus nombreux que ceux qui se consacrent seulement à leur musique de manière plus indépendante. Ces préjugés véhiculés sont l’une des raisons pourquoi certains ignorants iront dans l’excès en disant que le hip-hop est une sous-culture d’analphabètes. Cela est une véritable insulte, car personne ne peut juger l’art dans sa création. De plus, certains textes débordent de richesses lexicales, poétiques, figures de styles, etc. tandis que d’autres ne veulent absolument rien dire, comme c’est le cas dans n’importe quel autre style musical.

Représenter un emblème criminel avec une grande fierté, grandir dans le ghetto (un quartier à l’origine réservé ou imposé aux communautés opprimées) tomber dans l’influence de la drogue qui est la courtisane des narines et qui contamine les quartiers les plus pauvres, ce sont toutes des choses qui témoignent des graves problèmes sociaux de nos sociétés. Les jeunes de ces quartiers défavorisés grandissent avec des frères membres de ces groupes et qui baignent dans le business, dans l’espoir de s’unir pour atteindre la liberté, l’argent, et ce, au détriment des autres et ils finissent par passer leur jeunesse dans des centres de détention. Jeunes, leur développement est altéré par les facteurs mentionnés précédemment. Ils choisissent parfois la mauvaise voie et devienne riche ce qui agrandit leur cercle et leur notoriété par rapport au support que leurs admirateurs donnent.

Pour le peu d’artistes qui finissent par se faire connaître, la roue part, la notoriété explose, les salles accueilles les adeptes. La fête est dans la place et les MC performent sur scène, le mouvement s’élargit. Revenons à ce qui a été discuté plus haut, c’est-à-dire au lien entre la culture hip-hop et la trame de fond de violence, qu’elle soit médiatisée et exagérée par les médias ou bien qu’elle témoigne de l’historique de cette culture : – 1990, Brooklyn, New York. Curtis Jackson débarque sur le stage, le show se force et Fifty porte un jacket bulletproof. Leur double vie les suit, les rattrape, surtout quand l’évidence est tournée et offerte en tout temps sur internet. Clifford Harris, mieux connu sous le nom de TI, sorti de prison en 2011, après un lourd passé judiciaire, il entreprend une vie pour être présent et éviter les mêmes erreurs : Bobby Smurda, hot nigga, sur un son de Jahil beats catapulte la carrière de ce jeune floridien. Ce dernier est jugé coupable et il purge actuellement sa peine pour 7 ans. Nombreux sont les cas où les policiers enquêtent sur ces artistes, ils observent leurs vidéoclips, leurs pages officielles et certaines conversations. Ils sont là à attendre les preuves qui leur permettront de frapper. Un message privé, suivit d’une poignée de main avec un film maker pour proposer un environnement alléchant et attractif montrant des armes, des briques comme téléphone, des femmes mises à nue comme de vulgaires objets entourés des potes du rappeur qui fume un énorme Blunt.

Un film montrant le crime sous une forme de réussite et de paradis. Un parfum d’Ivy ? Cette influence attire t’elle les plus naïfs dans l’œil de Dellinger? Obnubilé par toute cette mise en scène, l’influence est réelle. L’impact peut-être négatif quand l’artiste fait l’apologie du gangstérisme autant qu’elle peut-être positive pour les jeunes qui écoutent du rap plus conscient et plus politisé. L’usine mondiale de cette mitraillette commercialise l’image sans porter attention aux douilles par terre, dont certaines d’entre elles ont fait de nombreuses victimes. Parfois, le manager invente une vie de voyou à son client pour augmenter sa popularité. Certains ont appris de leurs erreurs, certains vont l’apprendre, tant dis que d’autres subiront les pleurs de leur famille au chevet du tombeau décoré de rose avec une vie de souvenirs partis en fumée. Un petit frère perdu à la guerre, sans temps et existence pour profiter de l’argent amassé. 

 

Article écrit par : Frédérick Oswald

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